Depuis le début du millénaire, les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont connu des évolutions significatives à travers le monde, avec des tendances variées selon les pays et les régions. L'infographie ci-dessous donne un aperçu des principaux pays (et région) émetteurs et de leurs évolutions dans ce domaine. Ensemble, les huit principaux émetteurs (incluant l'UE) représentaient environ deux tiers des émissions mondiales en 2023.
La Chine est devenue le plus grand émetteur de GES au monde au milieu des années 2000, dépassant les États-Unis en 2004 selon les données de la Banque mondiale (émissions territoriales, hors utilisation des terres et foresterie). En 2023, elle était responsable de plus de 30 % des rejets mondiaux de gaz à effet de serre, en hausse de plus de 200 % depuis 2000. Cette hausse spectaculaire des émissions est principalement due à sa croissance économique rapide et à son industrialisation massive, la Chine s'étant notamment imposée comme « l'usine du monde ». Les émissions de CO2 en Chine pourraient toutefois avoir récemment atteint leur pic, avec une baisse historique de 1 % enregistrée de mars 2024 à mars 2025 (par rapport à la même période de 12 mois précédente), selon une analyse rapportée par Les Échos.
Son voisin, l'Inde, troisième plus grand émetteur de GES à ce jour, a également connu une hausse importante de ses émissions depuis 2000 (+124 % en 2023), en raison principalement de sa croissance démographique et économique soutenue au cours des deux dernières décennies. Toutefois, les émissions par habitant de l'Inde restent encore bien inférieures à la moyenne mondiale (moins de 3 tonnes CO2 eq par an, contre 6 tonnes environ en 2023), ce qui laisse présager une poursuite de la croissance des émissions territoriales de ce pays dans les années à venir.
Autrefois le plus grand émetteur mondial, les États-Unis ont vu leurs émissions de GES diminuer depuis le début du siècle (-17 % entre 2000 et 2023), notamment grâce à la mise en place de politiques environnementales plus strictes et à une transition vers des sources d'énergies plus propres. Malgré cela, ils restent le deuxième plus grand émetteur au monde, tandis que les progrès réalisés ces dernières années pourraient être compromis par les politiques de l'administration Trump II, entrée en fonction en janvier 2025.
L'Union européenne affiche aussi une tendance à la baisse de ses émissions de GES depuis 2000 (-20 % en 2023, en incluant le Royaume-Uni), portée par des politiques climatiques parmi les plus ambitieuses au monde et des investissements massifs dans les énergies renouvelables. En 2023, l'UE restait toutefois le quatrième plus grand émetteur de gaz à effet de serre (plus de 3 000 millions de tonnes CO2 eq), devant la Russie (2 600 millions), dont les émissions ont à l'inverse augmenté depuis 2000 (+28 % en 2023), en lien avec l'empreinte carbone de son industrie pétrogazière et des politiques environnementales moins strictes que celles de l'UE et des États-Unis.
Parmi les huit principaux émetteurs mondiaux présentés dans notre infographie, c'est le Japon qui a enregistré la plus forte baisse de ses émissions de GES de 2000 à 2023 (-25 %), grâce notamment à un plan climatique ambitieux et à une révision de sa stratégie énergétique. Ces dernières années, la quatrième puissance économique mondiale a ainsi été dépassée par le Brésil (émissions : +45 % entre 2000 et 2023) et l'Indonésie (+113 %) au classement des plus grands émetteurs de GES au monde.
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