Les inégalités entre les hommes et les femmes en médecine, notamment dans le domaine de la prévalence et du diagnostic des maladies ainsi que de leurs traitements, sont un sujet de préoccupation croissante. Le cas de l'endométriose, une maladie qui touche environ 10 % des femmes en âge de procréer, incluant des douleurs pelviennes chroniques et pouvant conduire à l'infertilité, est l'un des exemples de maladies qui restent mal diagnostiquées malgré leur prévalence relativement élevée au sein de la population.
Comme le mettent en avant les chiffres présentées dans notre infographie, des inégalités femmes-hommes significatives touchent également d'autres maladies ou aspects sanitaires moins connus du grand public. L'infarctus du myocarde est par exemple la première cause de mortalité féminine en France, mais sa prise en charge est moins efficace chez les femmes que chez les hommes. Selon un rapport de l'Académie nationale de médecine publié en janvier 2025, les femmes victimes d'une crise cardiaque sont prises en charge en moyenne une demi-heure plus tard que les hommes et pâtissent d'un retard de diagnostic des services d'urgence, lié notamment à des facteurs anatomiques et sociétaux. Leur mortalité hospitalière lors d'un infarctus est ainsi plus de deux fois supérieure à celle des hommes (9,6 % contre 3,9 %).
Les femmes sont également plus à risque de développer des maladies auto-immunes, ces pathologies liées au dérèglement du système immunitaire et dont la plupart étaient encore quasiment inconnues il y a quelques décennies (plus de 80 identifiées à ce jour). En effet, quatre patients sur cinq atteints de maladies auto-immunes sont des femmes, selon des chiffres publiés par l'Inserm. La prédominance féminine est même plus marquée pour certaines maladies auto-immunes, comme le lupus : dix fois plus de femmes touchées que d'hommes, et le syndrome de Sjögren : vingt fois plus de femmes.
Les maladies neurodégénératives, telles que la maladie d'Alzheimer, affectent aussi davantage les femmes que les hommes. Comme le rapporte la Fondation Recherche Alzheimer, citant une étude scientifique parue il y a quelques années dans la revue Nature, 60 % des patients qui développent Alzheimer sont des femmes. Outre le fait que les femmes vivent un peu plus longtemps que les hommes, cette surexposition s'expliquerait par une plus forte prévalence de la dépression (trouble corrélé à Alzheimer) chez les femmes, ainsi que par des facteurs hormonaux liés à la ménopause.
La fibromyalgie, caractérisée par des douleurs musculaires ou articulaires permanentes, est également beaucoup plus fréquente chez les femmes. Il est ainsi estimé que ces douleurs chroniques, dont les causes restent encore peu connues, font souffrir entre 1 % et 2 % de la population française, dont environ quatre patients sur cinq sont des femmes.