Plusieurs semaines après leur annonce retentissante par Donald Trump, une grande partie des droits de douane record décidés par son administration cette année ont été suspendus temporairement ou indéfiniment. Les surtaxes douanières imposées à la Chine ne sont pour le moment pas concernées par ce phénomène, mais le chef d'État américain a déclaré le 22 avril dernier qu'il souhaitait prochainement baisser les droits de douane « très élevés » visant la Chine, sans pour autant revenir « à zéro ».
Au 29 avril, 72 % des tarifs douaniers américains entrés en vigueur en 2025 avaient été en majorité ou partiellement suspendus, si l'on considère la valeur des importations qu'ils affectent. Selon les données de la Tax Foundation, les droits de douane « réciproques » supplémentaires au niveau mondial concernent environ 2 000 milliards de dollars d'importations américaines, en incluant celles en provenance de Chine. Mais le 9 avril, jour de leur entrée en vigueur, et après avoir plongé les marchés financiers dans un profond désarroi, Donald Trump a annulé tous les tarifs « réciproques » propres à chaque pays (allant de 11 à 50 % supplémentaires), à l'exception du tarif visant la Chine. La surtaxe douanière de 10 % appliquée de base à la plupart des pays, beaucoup plus modeste, est restée en place, ce qui fait que l'on peut considérer que cette offensive douanière a été majoritairement interrompue.
En outre, les droits de douane de 25 % sur les importations mexicaines et canadiennes ont été modifiés depuis leur annonce initiale, les marchandises couvertes par l'accord de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (USMCA) ayant été finalement exemptées. La Tax Foundation estime que cette exemption a approximativement réduit de moitié la valeur des importations affectées par les droits de douane supplémentaires pour chacun des deux pays, raison pour laquelle ils sont considérés comme partiellement suspendus.
Enfin, les droits de douane imposés par Trump sur l'automobile, l'acier et l'aluminium ainsi que sur la Chine restent en vigueur (pour l'instant), affectant des importations d'une valeur de près de 950 milliards de dollars.